Retour Boutiques

Né le 28 août 1920 - Décédé le 7 janvier 2003

Toi qui aime bien chanter «On n'a pas tous les jours vingt (20) ans», te voilà toi-même arrivé à un âge sinon canonique, du moins vénérable.

Cet âge, rassure-toi et rassure-nous, n'enlève rien à cette bonne humeur qui fut, du moins de façon générale, ta marque de commerce au cours de ce dernier 3/4 de siècle.

En 1920 naissait à Saint-Vallier-de-Bellechasse un garçon, avant-dernier-né d'une nombreuse famille, que l'on a appelé Joseph, Real, Richard, Rodolphe Roy. Drôle de nom pour un bébé! Si curieux en fait que j'ai cherché à en savoir plus long. Selon le dictionnaire des prénoms, Rodolphe vient du germanique «hord» et «wolf» et signifie «loup glorieux». Toujours selon le dictionnaire, un Rodolphe est enthousiaste, rêveur, idéaliste et homme d'action, manifestant beaucoup de gentillesse et de générosité, doté de bon coeur et de bon sens, réfléchi, serein mais rigoureux dans ses principes et colérique si on lui résiste. Ce portrait tiré d'un livre ne vous rappelle-t-il pas quelqu'un? Il faut croire que le nom était bien choisi.

25e anniversaire de mariage

L’Odyssée de Françoise et Rodolphe

C’est sur la rue Aiguebelle Que Françoise un jour remarqua,Sur le trottoir devant chez elle,Un jeune homme louche qui l’intrigua.

Noir de cheveux et noir de peau, Habit foncé, ceinture aux reins, Qui se promène, ça fait sérieux, Un bréviaire entre les mains.

Qui peut-il être? Pensait Françoise, De cet individu qui la toise. Cet être étrange c’était Rodolphe, Qui en marchant lisait son Code.

La peau brunie par le soleil Ayant sur lui, comme ses pareils, L’habit de Suisse du séminaire. C’était parti notre affaire.

Et c’est ainsi qu’en justes Noces, En l’an cinquante, au mois de juillet Nos deux héros, en gros carrosse En lune de miel se retrouvaient.

Ils rencontrèrent, c’tu assez fort! À La Sapinière, quelque part dans le nord, Yvette Roland, mariés aussi Quelques jours avant, un beau lundi.

La nuit de noces faut raconter Car c’est trop drôle pour s’en passer. Françoise, l’épouse choisie Aux yeux d’Rodolphe, c’était le paradis. Il se mit donc en train D’examiner son butin. Jupon, robe et bottines Dissimulaient notre héroïne. Mais notre héros, de l’emballage, En vint à bout, sans trop de rage.

Et c’est ainsi qu’il découvrit Ce qu’il croyait son pain béni. C’est dans le noir, n’y voyant rien Qu’il put, sur elle, poser les mains.

« Maudit que tu es maigre! » S’écria t-il, acerbe. « Les quatre poteaux pis la musique! » Ajouta t-il ensuite. Françoise, à cette époque il est vrai, N’avait pas, d’aujourd’hui, les coussinets.

Mais dans ce genre d’histoire Tout finit bien Et notre époux, sa victoire Put savourer, enfin.

Mais Françoise n’oublia pas la leçon Et se jura bien, sur son nom, D’en mettre plus sur ses os. Ainsi, en un an, elle prit 20 kilos.

Faut dire qu’en elle se trouvait, Un artiste, un poète, un Musset. C’est de moi qu’il est question, évidemment, Ces vers en sont la preuve maintenant.

Ils s’établirent à Roberval, Dans les bleuets du Lac-St-Jean. Un hôtel blanc, c’est pas banal, Fut leur premier logement. Et l’avocat se mit à l’œuvre, Deux autres enfants en firent la preuve. Jacques et Louise, la dernière-née, En quatre années furent arrivés.

Mais des bleuets, y sont tannés. Vers d’autres cieux s’en sont allés. C’est à La Tuque, en Mauricie, Malgré l’odeur d’la C.I.P.

Une belle maison se font construire, Sont pas peureux, près de la rive, Du St-Maurice, mal leur en pris Se sont retrouvés dans (les) éboulis.

Dans les sept ans qu’ils furent là-bas, Ça leur causa bien des tracas. Un beau matin, ils revendirent, Adieu, adieu, ils repartirent.

Et de retour aux origines, C’est à Québec qu’ils prirent racine. Le Cap Diamant en a vu d’autres, Mais les voilà enfin des vôtres.

Et maintenant, ils sont prospères, Un juge sur (le) banc, une femme d’affaires. Ils sont de Dieu, enfants chéris, Voilà ce qu’en pensent, tous leurs amis.

Nous voilà donc, ici, ce soir, Tous réunis, afin de les voir, Pour leur souhaiter d’autres réussites, Nous le savons, ils les méritent.

(Adresse écrite et prononcée par Bertrand Roy, le 11 octobre 1975, à Lac Beauport.)

 

Contactez la personne résponsable de ce dossier